Mon séjour dans le Sahel, chapitre premier.

L’année 2020 a été une année assez particulière pour beaucoup d’entre nous en raison de la pandémie de COVID19, qui à bouleversée toute l’humanité. Nous avons tous été affectés d’une manière ou d’une autre par cette crise. Nombreux sont ceux qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans emploie, sans aucune source de revenue, etc. Pourtant, les besoins vitaux demeuraient toujours. Il fallait payer ses loyers, rembourser ses dettes, se nourrir, prendre soin de soi-même et faire de même pour sa famille. Les mesures de restrictions annoncées par le gouvernement, présentaient de nombreux défis pour les populations. Ils devaient choisir entre enfreindre les règles pour assurer leur survie, ou respecter ces mesures restrictives pour réduire leur exposition au corona virus.

Chez moi, tout allait bien. Je rentrais définitivement chez moi après deux années bénéfiques passées en Afrique de l’Est (Ethiopie, Rwanda, Tanzanie). En Juillet 2020, j’ai eu l’opportunité de soutenir mon mémoire de fin d’étude par visio-conférence, pour l’obtention d’un master en Eau, Hygiène et Assainissement. Nouveau diplômé, j’étais activement à la recherche d’un emploi stable afin de faire valoir mes acquis après six (06) longues années d’études universitaires. J’ai eu beaucoup d’offres dans plusieurs organisations au cours de ma recherche. Elles étaient toutes différentes les unes des autres, avec leurs avantages et leurs inconvénients. Cette tournée que j’avais appelée ‘’Job Hunting Tour’’ m’a permis de rencontrer divers corps professionnels. Chaque personne rencontrée avait sa particularité propre à elle-même. Cela, m’a permis de beaucoup apprendre des différentes personnalités et de la façon de fonctionner de chaque individu.

Trouver un emploi qui nous convient n’a jamais été chose facile, surtout chez nous, en Afrique. Nombreux sont tous ces jeunes, diplômés de grandes écoles, à qui l’opportunité fut refusée de pouvoir se rendre utile pour leur pays. Comme on le dit souvent chez nous, c’est un cercle fermé, et si tu ne connais pas quelqu’un, tes diplômes ne servent à rien *rire*. C’est malheureux, mais c’est réel. Pour mon cas, j’ai comptabilisé 69 candidatures entre Janvier 2020 et Septembre 2020. J’ai eu quelques contrats de courte durées, mais cela était insatisfaisant. En Septembre j’avais signé un contrat avec une Organisation Internationale réputée de la place, dans laquelle j’intervenais dans un projet d’Eau potable et d’Assainissement. Il faut dire que je ne me suis pas sentit dans mon environnement lors de mon passage dans cette ONG. L’éthique de travail des acteurs locaux de cette Organisation Internationale, de même que leurs attitudes n’étaient pas à la hauteur de mes attentes. Je suis parti sans regret… Je vous épargnerai des détails. Une chose est sûre, quand c’est pour toi, tu sais.

J’ai toujours voulu faire carrière dans l’humanitaire. Pour moi, je crois que c’est plus q’une vocation contrairement à beaucoup, qui s’y engagent juste pour des intérêts financiers. Ma formation n’était pas orientée vers l’humanitaire. Elle était plutôt technique et managériale. Il fallait alors que je trouve des moyens pour me spécialiser dans mon domaine d’intérêt. Cela m’a poussé à développer des compétences d’autodidactes, et à me familiariser avec les plateformes de e-learning afin de pouvoir m’informer et apprendre plus du secteur humanitaire de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement. Toutes ses compétences développées m’ont permis de décrocher un contrat, dans le secteur humanitaire. C’est une opportunité bien acquise, sans pistonnage ou encore l’intervention de qui que soit. J’ai été appelé pour un test écrit après sélection de dossier. Par la suite j’ai été convoqué pour un entretien. Après tout ce processus qui a duré plus ou moins deux (02) mois, je fus accepté pour rejoindre l’équipe pour un projet d’urgence dans le Sahel. Il convient d’ajouter que j’avais deux offres de deux organisations différentes (une dans le Nord, et l’autre dans le Sahel), mais celle dans le Sahel m’intéressait plus du fait de son caractère ‘’dangereux’’, et urgent. Je suis amateur de sensations fortes, pour ceux qui me connaissent réellement *rire*.

Enfin! J’ai plus ou moins trouvé ce que je recherchais. Une opportunité dans le secteur humanitaire, en plus dans un projet d’urgence. Il fallait déjà faire ses bagages et s’installer dans le Sahel. La réaction des uns et des autres (famille et amis proches), n’était pas si encourageant. Ils étaient tous anxieux de me voir partir, dans une zone considérée dangereuse et à haut risque compte tenu des attaques répétitives par les groupes armés. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin de ce qui se passe dans le Sahel. C’est un cas connu de tous. Dans tous les cas, ma décision était déjà prise. Il fallait bouger sans perdre de temps, même si j’avais la peur au ventre. 

Je pris mon bus pour le Sahel. Ce voyage de 200+ Km, à durer 6 heures, approximativement. Il y’avais plusieurs barrières de polices pour effectuer des contrôles. Cela témoigne un peu de la gravité de la situation. Il faut dire que ce voyage fut pénible et terrible pour moi. En fin d’après-midi, j’arrivais finalement dans mon ‘’Duty station’’. La ville, contrairement aux spéculations des gens qui n’y ont jamais mis pieds, est gay et bondée de monde. Les gens vaquent sans protocoles à leurs occupations et vivent tranquillement. Mon premier jour de travail fut excellent. J’ai eu la chance de rencontrer la plupart des humanitaires qui interviennent dans différents projets dans le Sahel. L’environnement était comme dans mon imagination. Les gens sont accueillants, chaleureux et sans complexe. Le chef de Zone, m’a fait une visite guidée à m’a introduit à tout le staff. A la question ‘’est-tu content d’être là’’, posée par le chef, j’ai répondu que j’avais faim et que j’étais très fatigué *rire*. Sans tarder, il m’a proposé d’aller chez lui pour manger et revenir au bureau. Ce geste, qui pourrait paraitre banale pour lui, a été très symbolique pour moi. En gros c’est ça l’humanitaire. Venir en aide aux personnes vulnérables sans rien attendre en retour. Cela m’a mis en confiance, et j’étais convaincu que j’étais entre de bonnes mains. J’étais aussi convaincu d’avoir fait le bon choix et que je pourrai beaucoup apprendre de toutes ces personnes et aussi apporter ma contribution, dans les tâches qui me seront confiées.

C’est tout pour le chapitre I, je vous raconterai mon vécu dans le Sahel, expérience par expérience. Restez connecté et surtout portez moi dans vos prières.

Amicalement,

Jean Gildas Tapsoba.

10 thoughts on “Mon séjour dans le Sahel, chapitre premier.

  1. C’est captivant! On attend la suite avec impatience

    Liked by 1 person

  2. Salut Gildas. Je me sents soulagé et réconforté suite à la lecture de ton premier chapitre. Tu sais, comme toi nous sommes nombreux dans cette quête. Le chômage est le véritable adversaire de notre temps et tu es la preuve que la patience et la persévérance finissent par payer.
    Vivement le prochain chapitre.

    Liked by 1 person

    1. Merci, pour ce message. La clé à tout succès, c’est la persévérance. Never give up!

      À très bientot!

      Liked by 1 person

  3. Impatient de lire la suite

    Liked by 1 person

  4. Aminou AMIMBA LOUNGUE 15 December 2020 — 18 h 20 min

    Je m’installe ici, suspendu à l’attente de vos futures publications.

    Liked by 1 person

  5. Très inspirant ! Les sentiers épineux mènent à la vraie vie, beaucoup de courage et vivement le prochain chapitre…

    Liked by 1 person

  6. Cousin je m’installes pour la suite.Tu n’a pas oublie un details.C’est tous simplement waouh.
    Comme toi même tu l’a souligné, le Sahel est dangereux mais on te porte dans notre priere.Courage

    Liked by 1 person

  7. C’est edifiant mon chef

    Liked by 1 person

  8. Wahou. Choix osé et surtout assurance de ce que tu veux! C’est bien d’être déterminé à aider les autres. J’ai beaucoup aimé les chapitres. Quel bravoure!
    En tout cas bon courage pour la suite. Et félicitations pour ces narrations. Merci

    Liked by 1 person

Leave a comment